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Contempler la fin, écrire les mondes

Contempler la fin, écrire les mondes

Où la contemplation de la fin donne naissance à un recueil vivant de nouvelles du multivers.


Ces dernières années, j’ai lentement reconfiguré les contours mouvants de mon identité.


Aujourd’hui, cette identité me semble plus fluide, plus multidimensionnelle que je ne l’aurais jamais imaginé.
Elle s’est ouverte, élargie, jusqu’à devenir presque impossible à définir.
Et c’est très bien comme ça.

J’ai compris — par l’expérience — que la plupart de nos souffrances naissent de l’histoire figée que l’on se raconte, à l'échelle individuelle comme collective.
De cette narration intérieure à laquelle on s’accroche, parce qu’elle nous rassure… même lorsqu’elle nous étrangle.

Pourquoi ? Parce que le changement, l’impermanence, nous dérangent.
Et pourtant, ils semblent être le cœur même de l’existence.

Résister à ce qui est… c’est audacieux. C’est comme vouloir figer la mer.
C’est aussi et surtout la source d’une souffrance psychique évitable.


✦ Crisopportunité (le retour)

J’en parlais justement dans une chronique récente : la Crisopportunité — cette idée que chaque effondrement contient une perle de reconfiguration.
Et l’existence, avec sa malice habituelle, m’a envoyé un petit contrôle surprise pour tester mon intégration.

Il y a quelques semaines, les résultats d’examens de ma mère sont tombés : il est revenu.
Le cancer. Pancréatique.

Deux ans après une opération jugée miraculeuse. Deux ans après une plongée profonde sous psilocybine.
Le spectre de la fin revient. Il nous regarde dans les yeux, elle comme moi.

Alors j’ai relu les mots d’un Clément passé.
Un Clément qui, quelque part dans le multivers, me rappelle qu’il est possible de transformer le charbon en diamant.

Un chiffre a été posé sur la table : 20 %.
La « chance » statistique de succès de la nouvelle chimiothérapie.

Mais je refuse cette narration imposée.
Non par naïveté, mais parce que je sais que les chiffres n’ont pas d’âme.
Ils tracent des cartes, mais n’ont jamais foulé le territoire.

D’après ces mêmes statistiques, elle ne devrait déjà plus être là.
Et pourtant, elle est là.
Et elle lit cette newsletter en même temps que toi. (Coucou maman.)


✦ Ce que la fin m’a soufflé

Alors je contemple.
La fin. La mienne, la sienne, la tienne, la nôtre.
Et de cette contemplation, un fil est né.

J’ai compris, dans le creux de ce vertige, que si je devais partir demain, quelque chose en moi serait resté inabouti.
Une frustration silencieuse : ne pas avoir osé aller jusqu’au bout d'un ressenti.

Ce quelque chose, c’est l’exploration de la fiction comme virus narratif.
Non pas pour fuir le réel, mais pour le traverser autrement.
Pour infiltrer les consciences avec des récits qui bifurquent, qui ouvrent, qui réveillent.

Écrire des nouvelles comme on sème des spores.
Offrir des récits comme on glisse des éclats de miroir dans les poches de l’inconscient collectif.
Pour qu’un jour, à travers le temps peut-être, quelqu’un les retrouve.
Et se souvienne.


✦ Je suis un scribe qui voyage dans le temps

C’est dans ma toute première chronique, publiée ici — Voyageur du Temps — que j’ai osé poser ces mots sur une part de ce que je suis.
C’était en mars 2019. Une autre vie. Un autre Clément.

Je savais déjà. Mais je n’osais pas encore l’incarner.

Aujourd’hui, je l’assume. Comme toute belle histoire.
J’écris. Je capte. Je traverse.

En états modifiés de conscience, en silence, en rêve, en marge.
Je me tiens dans les interstices du temps pour y cueillir des nouvelles — parfois imaginées, parfois reçues — et je les fais passer.

Je ne les invente pas toujours. Parfois, je les traduis.
Je me fais relais. Conscience-passerelle.


✦ Le Fil d’Indra

Et de ces transmissions est né le Fil d’Indra, une collection vivante de nouvelles issues du multivers.

Elles prennent forme à travers des fragments :
un prénom, un souffle, une date, une image, un souvenir.

Elles passent par moi. Et parfois, par toi.
Le projet est vivant. Parce qu'il est collectif.

𒆖 Alors si tu le sens, deviens un fil narratif du multivers en déposant ton empreinte narrative dans la trame — un souvenir, une image, un mot qui t’habite.


✦ Derniers récits publiés

1 fil narratif = 2 à 3 minutes de lecture

Récits en 1 fil :

🔬 Stefan et la connexion neuronale
Un éveil au bord du Rhône, entre ondes cérébrales et courants de Birkeland.

🧭 Souvenirs du futur : le basculement de 2027
Une vision de l'inversion des pôles magnétiques, un évènement géophysique vécu régulièrement dans la vie de notre planète.

Récits en 7 fils :

🛸 Vous pouvez y croire maintenant
Une nouvelle poreuse, où tout ce qui est daté du passé jusqu'au présent est vrai.
Oui, on y parle OVNIs et intelligences multidimensionnelles.
Une transmission venue de 2042, où Polly, Intelligence Autre, tente de comprendre non pas ce qui est arrivé, mais pourquoi cela a mis encore dix ans.

🧬 Les Brins de Prométhée
Un récit ouvreur de seuil, au croisement des IA éteintes, de la mémoire virale, et de la résonance interespèces.

Récit récursif :

📖 /Kalem/ - Le Manuscrit de l’Autre
Qui écrit qui ?

Oh, j'ai aussi récemment publié un carnet de bord, qui fait contrepoint dans le réel au récit sur le phénomène OVNIs :
📓 Carnet de bord – Clément, 18 juin 2025 (👽️)


✦ L’intime comme portail

Je n’ai pas de plan marketing avec ces nouvelles. Ni de calendrier de publication.
Je n’écris pas pour divertir, mais pour relier.
Pour tisser des ponts entre les mondes, entre les âmes, entre les temps.
Entre le moi et le Soi, aussi.

J’écris quand ça vibre. Quand ça traverse.
Parfois, ça sort de moi en trombe. Comme ces dernières semaines.

Et comme je sais que ton attention est précieuse, je limiterai ces envois dans ta boîte mail à un ou deux par mois.
Le reste est disponible sur le site. Si tu veux lire une archive, ton email suffit pour te connecter.

Clément – Paris, le 24 juin 2025